Revenons sur le grand débat… mes jambes. Lorsque Buzzfeed a relayé quelques photos de moi suite à l’explosion du hashtag #FineWomenThatAreFat , j’ai reçu des centaines de messages admiratifs mais tout autant de messages méprisants. Notamment, par rapport à mes jambes, oui j’ai de la cellulite, oui elles sont grosses, et oui on n’en voit pas tous les jours.

J’ai un corps merveilleux où la masse graisseuse est concentrée sur le bas du corps, on appelle cela la morphologie en A, en poire, ou pyramide… J’ai en effet 4 tailles de différence entre le haut et le bas de mon corps. J’ai une grosse culotte de cheval, on retrouve souvent ce trait chez les femmes méditerranéennes. Je n’ai jamais parlé de mes origines, mon père est français pur souche. Ma mère est née à Tunis, de parents d’origine italienne, ils ont ensuite quitté la Tunisie pour rejoindre la France, on les appelle les Pieds Noirs. Les femmes de ma famille sont fortes, brunes aux yeux verts et bleus. J’ai les cheveux très ondulés, mais je les préfère bien lissés. Paradoxalement, je hais le soleil, et j’adore cultiver ma peau blanche.

Cette obésité gynoïde a des conséquences sur mes articulations et sur mon système veineux. J’ai déjà quelques petites veines bleus sur les jambes. Mon corps est fort et solide pour me porter tous les jours, mais il y a maintenant 5 ans, j’ai fait une très mauvaise chute en talons hauts et je me suis cassé le tibia, péroné, malléoles internes et externes (en clair mon pied pendait au bout de ma jambe). Je suis restée allongée 6 mois avec un plâtre, qui a complètement déformé mon mollet. J’ai des plaques et de vis de chaque coté de ma cheville gauche, avec l’opération et les cicatrices, mon pied est devenu plus volumineux.

J’assume totalement ma morphologie, je suis fière de porter cet héritage et cette génétique. Je n’ai aucun problème à montrer mes jambes, comme ici en mini-jupe mais je crois que le monde autour de moi n’est définitivement pas prêts. Certains me fétichisent et imaginent tout ce gras remuer, d’autres m’accusent de faire la promotion de l’obésité, je provoque aussi le dégoût. Je me répète, mais le seul problème, c’est que vos yeux ne sont pas habitués à voir autant de gras certes, mais autant de confiance en soi. Je rencontre très peu de femmes fortes qui osent montrer leur surcharge pondérale IRL.

Sur les réseaux sociaux, quand vous m’écrivez c’est pour me partager votre mal être. Je suis énormément d’américaines qui n’ont aucun problème à se montrer, mais en France nous sommes encore peu. Alors aidez moi, montrez vous et éduquons ces regards interloqués! Certains appellent cela le Bodypositivisme, personnellement j’appelle cela juste être vivante et exister. Et je ne vais pas m’en excuser…

Bref, je parle beaucoup de ma famille en ce moment… J’ai enfilé ce sweat Tigre d’Asos Curve car il fait frais dans cette grande maison. Il s’agit de la maison de mon frère, hérité de mes grands-parents paternels. Les murs sont épais et gardent précieusement tous les moments que j’ai vécu ici petite.

Si tu veux t’habiller comme moi: