Je ne suis pas très contente de devoir faire un nouvel article « coup de gueule », le dernier concernait des posts d’influenceuses dodues qui avaient été supprimés sans raison valable pour protéger les petits yeux d’esprits étriqués. Aujourd’hui, j’aimerai réagir à une vague de commentaires désobligeants (je pèse mes mots) concernant une photo de la sublime Stéphanie Zwicky, postée sur une page destinée à la base à promouvoir la diversité des corps et à conseiller les femmes grande taille. Stéphanie a crée une collection capsule pour les fêtes de fin d’année en collaboration avec l’enseigne la Halle (à découvrir ici). La collection est canon et produite en majorité en France, les tailles s’étendent jusqu’à la taille 60, et cerise sur le gâteau, les prix sont ultra accessibles, la pièce la plus chère étant aux alentours de 39€. Vous allez me dire, comment peut-on critiquer une initiative aussi cool ?! Et bien figurez vous que des visuels de mode ont été réalisé autour de cette collection, c’est une évidence, c’est un process tout à fait standard lorsqu’on souhaite vendre une collection.

Lors de ce shooting, Stéphanie et son crew ont réalisé une photo de mode sur le pont Alexandre III à Paris, elle est vêtue d’une veste de smoking, d’un body et de collants. Sa chevelure de lionne rayonne aussi fort que son sourire, le paysage parisien souligne l’élégance pointue de son look. Personnellement, lorsque j’ai vu ce cliché, le monde s’est arrêté quelques secondes autour de moi, j’ai scruté chaque élément et j’ai presque été émue par la beauté dans un premier temps mais aussi par la force d’une telle image de confiance en soi, de liberté et de féminité. Il était évident qu’on ne pouvait pas resté stoïque face à cette image, mais je n’envisageai pas des réactions autres que la mienne…
Et pourtant, lorsque que cette page Facebook « pro-size » a diffusé ce cliché, les commentaires blessants et malveillants ont submergé la page. Je ne vais pas vous en faire la liste, mais en gros on reproche à la divine Stéphanie de montrer son corps, ses cuisses particulièrement et on sort des immondices sur sa santé. Je vous avoue lorsque j’ai lu partiellement ces commentaires, j’ai vu rouge, je voulais répondre vivement à chacune de ces personnes. Ces critiques venaient de femmes, elles-mêmes en surpoids, se cachant derrière des photo de profil de leurs gosses ou de leur berger allemand. Alors j’ai réfléchi, comment peut-on être aussi bêtes et méchantes, et surtout comment pouvons nous faire pour les éduquer? Je pense que ces femmes là sont profondément mal dans leur peau, à tel point qu’elles arrivent à détester les personnes qui peuvent leur ressembler. Mais limite ce n’est pas leur faute, on leur rabâche toute la journée qu’elles ne sont pas normales, qu’elles ne sont pas belles, que c’est dangereux et qu’elles feraient mieux de se cacher! Alors comment, à ma petite échelle, je peux agir ?! Tout simplement en me montrant, moi aussi j’ai les cuisses qui se touchent, j’ai des veines bleus, j’ai de la cellulite et j’ai des chevilles larges! Par dessus tout, je suis une femme, je suis belle et je suis libre!

La semaine dernière à l’occasion du Vide Dressing grande taille du Curvy Gang, on s’est retrouvé entre bombasses suite à une initiative de Jess. Le projet? Tenter (je dis bien tenter) de reproduire la photo de la délicieuse Stéphanie en body-blazer-collants! Mimi à la photo; Bérénice, Marie, Jess et moi-même on s’est retrouvé la cuisse au vent sur le quai Tilsit à Lyon! Comme une armée, notre message est clair, libérez votre cuissot!

Montrez vous, vivez et surtout aimez vous! Plus la femme ronde sera représentée, plus le regard de nos détracteurs s’habituera et nous pourrons enfin exister simplement comme des femmes.

En terme de résultat, nous avons beaucoup ri, nous étions intenables, le vent nous glaçait et les passants étaient très intrigués. Alors, on ne représente pas l’élégance à la parisienne, mais ces photos me donnent un putain de sourire, car j’ai passé un super bon moment avec des filles qui sont animées par le même état d’esprit que moi. J’aimerai tellement que vous soyez plus nombreuses à être autant décomplexées et à vous aimer.

Mes propos n’engagent que moi, merci.